Le dialogue reste incontournable

Culture

«Tout change, tout évolue.. », disait un  chanteur. C’est tellement vrai.  Tout change. Y compris, notre manière de communiquer. Les influences par-ci, les erreurs à corriger par-là,  et rien de tout cela ne nous laisse indifférents. Heureusement d’ailleurs.

Le Burundi ancien était bâti sur un bon nombre de principes, rites, pratiques, traditions, etc. C’est à travers cet ensemble que les jeunes s’informaient  sur ce qui était interdit et ce qui ne l’était pas, comment aborder ceci, à qui le dire, à qui le cacher. Il en résultait que certains sujets devenaient tabous, notamment ceux en rapport avec la sexualité.

Quand le jeune approchait l’âge adulte, la famille élargie entrait dans la danse

Dans le Burundi ancien, quand les parents remarquaient le développement surtout physique de leur jeune garçon ou jeune fille à la puberté, on devinait qu’il était temps d’ouvrir le dialogue au jeune enfant dorénavant considéré comme presqu’adulte.

Mais alors, cela n’était pas aussi évident pour les parents de parler avec leurs enfants, surtout sur les sujets sensibles, c’est ainsi qu’il prenait appui sur la famille élargie. En effet, c’est à elle qu’on réservait le travail le plus  compliqué. Ainsi, la fille était envoyée chez une tante paternelle ou maternelle de même que le garçon partait chez son oncle paternel ou maternel.

Ces oncles et tantes avaient pour mission de s’assurer que leur neveu/nièce apprenne le plus ouvertement possible des sujets autour de la vie en général mais qui pour la plupart présentaient une certaine gêne à aborder n’importe où et avec n’importe qui. Il pouvait poser n’importe quelle question durant cette période de formation. Et quand la dite période de formation prenait fin, le jeune retournait chez ses parents en s’assurant de garder le même silence radio. Car parents et enfants devaient faire comme si de rien n’était : on n’a été nulle part, on n’a rien appris, on était juste en visite et par la grâce de Dieu on est retourné sain et sauf à la maison. Voilà l’esprit qui animait la famille au retour du jeune adolescent.

La communication parents – enfants s’est nettement améliorée

Inévitablement, les choses ont changé aujourd’hui. Il y a une nette amélioration de la communication.  Les parents s’impliquent davantage dans l’éducation de leurs enfants. L’on accompagne l’enfant depuis sa naissance jusqu’à l’âge adulte, même si l’on observe un certain blocage à l’âge de l’adolescence. : A cet âge, aborder certains sujets est un réel calvaire pour beaucoup d’entre eux.  Les parents ne parviennent pas à se faire à l’idée que leur  enfant devienne une autre personne. Cette personne désormais, en mutation vers l’âge adulte. Ils ne conçoivent pas le fait que dans le monde de leurs adolescents, ce sont ces sujets « tabous » qui soient les plus intéressants, parfois même les plus importants.

Préserver le dialogue parents-enfants contre l’adolescence

Dans le temps comme aujourd’hui, la période de l’adolescence est souvent un moment de rupture de la communication entre la plupart des parents et leurs enfants. Une certaine incompréhension s’installe et les fâcheuses conséquences comportementales chez les jeunes  n’en sont que le résultat.

Tout en se gardant de généraliser, Il importe de saluer plutôt le courage de certains parents qui écoutent leurs adolescents,  parviennent à parler avec eux de leurs centres d’intérêt (musique, activités sportives, objectifs d’avenir) et à s’ouvrir aux sujets jugés « tabous ».

Un coup de chapeau aux parents qui parviennent à se faire respecter par leurs adolescents en leur imposant des limites et des sanctions en cas de non respect de l’accord, tout en restant leurs amis .

Les parents qui cherchent à renouer avec leurs adolescents sont à encourager. C’est possible… Il suffit d’être plus disponibles par rapport à lui, d’accepter la critique, et d’exprimer  l’affection qu’ils  éprouvent  envers leur enfant.

Cynthia KANEZA & Jacqueline NKUNZIMANA

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