Etre séropositif en tant qu’adolescent n’est pas évident !

Adolescence

Si vivre avec le VIH n’est pas une chose facile avec tous les préjugés, c’est surtout compliqué pour un jeune adolescent de faire face à cette situation.

Ils sont marginalisés par la société, ils sont injuriés, écartés. La plupart des gens pensent qu’être séropositif renvoie directement à la prostitution ou à la délinquance etc… oubliant que parmi les personnes vivant avec le VIH certains ont été soit contaminés malheureusement par leurs parents ou par autre manière involontaire sans faire recours bien sûr à la sexualité. Deux jeunes ont bien jugé de nous partager leurs expériences comment ils vivent cette situation en tant que jeunes et adolescents séropositifs.

Dites la vérité à votre partenaire est primordial

Rukengera Franck 29 ans : « Apprendre qu’on est séropositif à bas âge, ça ne fait rien. Mais on comprend la gravité de la chose vers la période d’adolescence car à ce stade comme tout adolescent normal, c’est l’âge d’avoir une petite amie ou un petit amiJe suis tombé amoureux d’une fille, on était devenus très proches mais j’ai fait une erreur grave que je regrette malheureusement aujourd’hui ; la pauvre fille ne savait pas que j’étais séropositif et moi je lui ai caché la vérité. Un jour, j’ai fini par lui dire la vérité, chose qui n’était pas facile vu qu’elle était déjà amoureuse. Je me rappelle, elle était choquée de l’apprendre, elle a pleuré toute la nuit. »

Certains jeunes ont peur d’avouer ce qu’ils sont réellement parce qu’aussitôt dit, ils sont surtout vus comme des maladies. « Au moment où, tu avoues que tu es séropositif, les gens ne te voient plus comme une personne normale, pour eux, tu es directement une maladie », dit Jules (nom d’emprunt), un autre jeune qui a préféré gardé l’anonymat.

C’est compliqué d’être séropositif  quand on devient adolescent

Landry Arakaza, un jeune adolescent séropositif mais très courageux, nous raconte son histoire : « J’ai appris que j’étais séropositif en 2012 à l’âge de 8ans. Mais à cet âge, j’étais trop jeune ça ne me disait rien. A mes 15 ans, j’ai commencé à sentir la honte. Je ne me sentais pas comme les autres. J’étais très complexé.  Mais quand j’ai approché d’autres jeunes vivants avec le VIH chez Rnj+, ils m’ont bien accueilli, et je me suis senti en famille. Ils m’ont redonné espoir et surtout comme je pensais que je ne pouvais pas former un couple, avoir une femme et des enfants grâce à ce groupe des jeunes du RNJ+, j’ai été rassuré.

Voici à quoi ressemblait ma vie : Je tombais souvent malade et j’étais tout le temps hospitalisé. C’est mon père qui a été séropositif en premier et a contaminé ma mère, vu qu’elle n’était pas au courant, elle n’a pas utilisé les méthodes de protection pour que je ne naisse pas avec le VIH/SIDA.

  A l’époque quand mes parents ont su que j’étais séropositif, ils me l’ont annoncé mais je ne l’ai pas compris parce que j’étais encore enfant. Je n’ai pas su l’ampleur de la maladie dont je souffrais mais par après, en grandissant, j’entendais beaucoup de personnes parler du SIDA, il disait que c’est une maladie très grave qui affaiblit et qui tue rapidement.

J’avais très peur, je croyais que j’allais mourir mais par après, j’ai vu qu’en suivant les conseils des médecins et en prenant très bien mon traitement Antirétroviral (AVR) je pouvais continuer ma vie parfaitement en étant en bonne santé comme les autres personnes.

Les préjugés de la société devraient changer

   Dans mon entourage, avant, on me pointait du doigt parce que j’étais tout le temps hospitalisé même mes propres sœurs me maltraitaient, parce qu’a part mes parents, j’étais le seul séropositif dans notre famille. Mais, maintenant les choses ont changé, les gens me traitent bien parce que je crois qu’il y a eu changement de mentalité, les gens comprennent maintenant que le SIDA est une maladie comme les autres maladies et que les personnes atteintes du VIH/SIDA sont des personnes comme les autres.

    Mon conseil pour les personnes qui discriminent les séropositifs est d’essayer de se mettre à notre place et de nous soutenir car nous n’avons pas choisi d’être malade, ça nous est arrivé par hasard comme ça pourrais leur arriver aussi et pour les jeunes de ma génération je les conseillerais de bien se comporter dans leur période d’adolescence, de s’entraider, se soutenir, pour qu’on puisse éviter de se retrouver dans de mauvais comportements. ».

Le SIDA est une maladie comme tant d’autres, ça tue oui, mais seulement, si tu ne prends régulièrement tes médicaments.  La plupart des jeunes n’arrivent pas à s’ouvrir alors que c’est l’un des moyens vers la liberté. Autre chose c’est assumer ce qu’on est. S’ouvrir est primordial et si ces deux garçons ont eu le courage de témoigner c’est parce qu’ils ont compris l’avantage de s’ouvrir.

Pour information, Franck que nous avons cité est en couple avec une fille séronégative. On va demander : Est-ce possible d’être en couple avec un séropositif alors qu’on est séronégative ? La réponse est oui sans hésitation.

 

Christian Biregeyi & Mugisha Bernice 

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