Café et restaurants de luxe, service uniquement aux blancs ?

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Certains cafés, restaurants, bars ou hôtels de luxe de Bujumbura ont tendance à mépriser la clientèle burundaise au profit de la clientèle étrangère. Les clients se lamentent disant ne pas être considérés et même parfois méprisés, comme nous le témoignent certains clients trouvés aux portes de ces lieux de restauration.

 

Ce n’est plus évident aujourd’hui, de se rendre au café resto et d’être servi à temps, mais il y a une catégorie de gens aussitôt entrés, aussitôt servis. Mais pourquoi donc ?  Voici les témoignages recueillis :

« Je venais de rentrer au pays, après quelques années à l’étranger, un jour je décide d’aller prendre un verre avec des amis, dans l’un des clubs populaires de Bujumbura. Je portais une tenue relax, normale, des babouches et une culotte.

Nous étions à trois. Deux de mes amis sont entrés mais le gardien de sécurité du bar me refusa l’accès. Je lui ai demandé pourquoi, et, il me dit que je ne peux pas entrer avec des babouches. Ça me semblait bizarre, mais quelques minutes après, un blanc est arrivé, habillé exactement comme ; vraiment, portant la même tenue et à ma grande surprise, lui, on le laissa entrer.  Je me suis juste révolté et pour toute réponse, le cher gardien de sécurité me dit : « Lui, il va consommer beaucoup. »

Est-ce qu’être blanc est synonyme de beaucoup consommer ? Soit. Est-ce qu’un burundais ne pourrait pas consommer beaucoup aussi ?

Les serveurs, eux, disent :

« Les étrangers donnent plus des pourboires que les nationaux, c’est peut-être la raison pour laquelle certains, je dis bien certains serveurs valorisent plus le service pour les étrangers. Ils regardent la façon dont tu es habillé et basta, ils te casent.

Tu sais, continue ce serveur, il y a des clients nationaux qui viennent juste pour prendre des photos, d’autres prennent seulement un jus de fruits une photo, alors que si c’est un blanc, tu peux être sûr qu’il va consommer jusqu’à 80 000Fbu voire même 100 000Fbu. Personnellement, je pense que les clients doivent être traités équitablement, qu’il soit là pour consommer, 5000Fbu ou 50 000Fbu. »

Est-ce que réellement l’apparence physique suffit pour juger le portefeuille de quelqu’un ? Faire de l’argent, c’est bien mais favoriser une catégorie de clientèle au détriment d’une autre, ne sert pas beaucoup l’éthique d’un commerce. Est-ce que le pourboire va devenir une raison de dévaloriser la population locale ?

Jimmy de Nyakabiga, nous parle d’une situation qui lui est arrivé un jour, dans un bar.

« J’étais assis dans un bistro, les serveurs passaient, me regardant comme si je n’existais pas, mais ausitôt, un blanc arriva aussitôt et fut directement servi. Après 30 minutes, je fus obligé d’aller commander moi-même au comptoir. Le comble, en revenant à ma place, un serveur me demandant de libérer mon siège et céder ma place à un autre blanc qui venait d’entrer. C’est à ne rien y comprendre. »

D’après certains serveurs, la faute n’est pas la leur, c’est une décision qui vient tout droit de leur supérieurs, eux, ils ne font que l’appliquer. C’est apparemment une politique des propriétaires des bars ou des restaurants.

Il y a un dicton qui dit : « le client est roi », mais il paraîtrait que dans ce cas de figure, le client sera roi si et seulement il est blanc, et surtout pas burundais. Alors, ces restaurants, sont des commerces ouverts pour les étrangers ? Et pourtant ils sont implantés au pays, les nationaux devaient y recevoir un accueil de valeur.

Quel est votre point de vue vis avis de cette maltraitance des serveurs à l’égard des clients burundais ?

Est-ce que par hasard vous avez déjà été victime de ce genre de scandale ? Racontez-nous votre histoire…

                                                                                                      Lyse Clarisse NKURUNZIZA

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