●Le sport et la lutte contre le VIH/SIDA

Emission Sport

Le sport et l’éducation physique ont démontré qu’ils pouvaient jouer un rôle clé dans la lutte contre le VIH/SIDA en offrant une plateforme pour la sensibilisation et l’éducation. Des observations ont également été menées suggérant que le sport pouvait avoir un impact sur les personnes séropositives en ralentissant la maladie. Les études menées auprès d’eux    ont démontré ses bienfaits pour aider à lutter contre le surpoids, les troubles cardio-vasculaires ou l’hypertension artérielle. Cela est un message à lancer aux personnes souffrant en particulier des maladies chroniques.

Gilles Thöni, Docteur à l’Université Montpellier 1 en physiologie de l’exercice a réalisé une étude en milieu hospitalier. Après 4 mois de (ré)entrainement sportif, les capacités pulmonaires des séropositifs ont été améliorées et leur taux d’acide lactique a chuté de 20 %. L’activité physique fait également baisser le niveau de graisse des personnes souffrant de lipodystrophies, la morale s’est nettement améliorée avec une diminution du stress et du sentiment dépressif. Pas seulement à cause de l’entrainement mais parce que la pratique sportive fait sortir les gens de chez eux, favorise les rencontres et les prises de parole permettant donc de recréer du lien social. Bref, le sport dans tout ce qu’il apporte améliore globalement la vie des personnes séropositives. Propos recueillis par Alain Miguet, SIDA Info Service

En Afrique, une grande majorité de programmes sportifs traitent des préoccupations de santé et en particulier du problème du VIH/SIDA. La plupart des programmes sportifs pour la prévention du VIH centrent leurs activités sur le partage d’informations et l’utilisation du sport pour la prévention du VIH/SIDA dans l’objectif de limiter la contamination au virus. Aucun de ces programmes sportifs ne fournit directement de traitements comme les ARV (traitement antirétroviral) aux séropositifs mais tentent plutôt de se concentrer sur l’utilisation du sport pour mobiliser les jeunes, les femmes et les groupes à risque afin de les conseiller, de faire  la prévention et l’éducation à la santé.

Le VIH/SIDA est généralement considéré comme un sujet tabous c’est pourquoi il est nécessaire de  créer des espaces sûrs et formels par le biais du sport pour parler de la maladie cela  permet aux jeunes  d’en apprendre davantage sur les mesures de prévention  sur les comportements à risque. L’utilisation du sport dans la lutte contre le VIH/SIDA ne concerne pas uniquement les aspects épidémiologiques mais également l’impact social de la maladie.

 

Quand commence le processus de pratiquer du sport en étant séropositif ?

Si l’envie est là, les conditions matérielles, physiques et psychologiques ne suivent pas toujours. Faire du sport a un coût élevé beaucoup de personnes séropositives sont incapables de payer les frais de participation à ces activités si pertinentes pour leur santé.  L’adhésion à une salle de sport n’est pas toujours acceptée à cela s’ajoute la peur de ne pas être à mesure quand on décide de participer à un sport collectif. Marie Eichelbrenner, Directrice de l’association D’Un Monde à l’Autre à Montpellier témoigne : « Notre association propose aux personnes séropositives de participer à des activités physiques. Au début, certaines refusent considérant qu’elles ne pourront pas suivre. Elles craignent le coup de fatigue intempestif, celui qui empêche d’accompagner les autres et du coup de créer la dynamique de groupe. Dans le cadre d’Un Monde à l’Autre ça ne pose pas de problème puisque nous sommes à l’écoute des personnes. Mais à l’extérieur, « dans la vraie vie » ces coups de fatigue inattendus et plus ou moins réguliers peuvent être mal perçus. » Propos recueillis par Alain Miguet

Comme l’expliquez le Docteur Jean-Christophe Goffard responsable du Centre de référence SIDA de l’Hôpital Erasme V. « En raison des risques auxquels les patients séropositifs sont exposés, il leur est conseillé de maintenir une bonne forme physique. Trente minutes de marche à pied trois fois par semaine ou une heure de sport en salle au moins une fois par semaine permettent de diminuer le risque de diabète et de problèmes cardiovasculaires. Le sport est également un bon moyen de canaliser l’anxiété. » Propos recueillis par Thomas Coucq

Prendre le temps d’informer, éduquer

Redouter l’incertitude de la fatigue, la possible discrimination et de stigmatisation en cas d’annonce non désirée de la séropositivité mais aussi le regard des autres sur un corps transformé par la maladie, ces questions concernent aussi bien les hommes que les femmes touchées par des lipodystrophies ou des lipoatrophies. Un intervenant ayant réalisé un travail avec des personnes séropositives affectées par ces mauvaises répartitions des graisses intervient par SIDA Info Service : « Ces personnes ne voulaient pas aller à la piscine parce qu’elles redoutaient le regard critique des autres. Je leur ai dit : vous voyez là des canons de la beauté ? Ce travail sur l’image de soi a permis d’améliorer le rapport à leur corps des personnes séropositives et les a convaincues d’aller à la piscine. »

Un travail d’information et d’éducation à développer à tous niveaux notamment auprès des éducateurs sportifs, entraîneurs, coachs, susceptibles d’accueillir des sportifs séropositifs de tous niveaux.

Désormais nous sommes responsables de notre apparence. Observe que les pratiques d’entretien du corps sont de plus en plus nombreuses et répondent aux enjeux liés au vieillissement de la population. Elles s’inscrivent dans des stratégies pour préserver le corps de l’usure et du déclin. Elles sont par ailleurs largement encouragées par les discours de santé publique, notamment dans le cadre de la gestion des maladies chroniques. Ici, la pratique physique doit participer à une nouvelle hygiène de vie. Les Personnes vivant avec le VIH/SIDA sont considérées comme des malades chroniques dont la pratique physique permet de réduire les effets secondaires des traitements et d’allonger l’espérance de vie.

Il existe différentes façons d’occuper et de s’occuper de son corps et de le déformer et le reformer pour le conformer à des normes diverses. Dans tous les cas, la beauté et la santé sont à cultivés sous peine d’être soupçonné de négligence et de laisser-aller. Pour attester du contrôle de soi, l’exercice rationalisé peut ainsi devenir un impératif catégorique, une obsession, marquant le glissement vers une santé-performance le corps est alors instrumentalisé au nom d’une santé-leitmotive. Le sport s’inscrit dans une quête du mieux-être en lien avec un souci de soi médical et/ou diététique.

 

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